MON CINEMA

Enfance entre Paris, Tunis, Alger, je passe ma vie au cinéma… western, aventure, comédie musicale, art et essai, charlot, cape et épée, OSS 117. L’Emy Caution, séries B, séries Z… j’aime le cinéma.  A 10 ans je reçois en cadeau un Kodak Starlet… Les amis, les copains, la famille, les voisins deviennent dans mon cadre, héroïnes romantiques, danseuses, vedettes de la chanson ou sheriff…

procédés anciens

1969 - 1974, Paris, armée dans la Marine nationale, bien mangé, bien reposé … école photo à Pau. Bricole un peu en photographie industrielle, reportage presse (pige). A Pau puis à Bordeaux où je tombe nez à nez avec une impressionnante machine:  le bouzard 50X60 pour photographies orthochromatiques appliqué à l’impression; structure bois, soufflet cuir, pièces d’acier et laiton, un pied dans Jules Vergne, l’autre dans Méliès. C’est une sorte de sténopé géant. On rentre physiquement dans la machine pour la prise de vue, on en sort pour préparer les documents à photographier, lampe sodium jaune à l’intérieur, lumière blanche à l’extérieur.

J’ai vite l’impression d’être le rat de laboratoire dans «Mon oncle d’Amérique». Je passe à la rotative quatre couleurs Offset. Ça roule, ça couine, ça vibre, ça souffle, ça tremble. Il y a même une sorte de corne de brume. Nous sommes dans la «bête humaine»…Nous lui donnons de l’eau, beaucoup d’eau, de l’encre, encore de l’encre qu’elle avale goulûment, la graissons. Surveillons plaques et blanchets… Elle roule nuit et jour. Nous sommes quatre à la servir.
Parfois elle s’arrête inopinément. Des hommes encravatés en manches de chemise sortent soudain des bureaux et dévalent affolés l’escalier métallique, levant les bras au ciel, certains tiennent encore un stylo… un carnet… Nous autres ouvriers sommes, qui à genoux, qui sous la bête, qui dans le ventre même de la machine, agitant de gigantesques clés anglaises… Nous sommes dans «les temps modernes».
Vit-elle encore? Respire-t-elle? La pluie reviendra-t-elle? Le soleil disparaîtra-t-il? Qu’allons-nous devenir? Nous nous activons autour de la Divinité. Elle redémarre toujours. Cette machine nous avale tous. Nous sommes dans «Métropolis». Je la salue tous les jours en arrivant «avé Rotativus morituri te salutant»… Nous sommes dans «Spartacus». Je prie pour qu’elle crache ses boulons, son huile et son eau, en vain… préfère aller travailler sur le massicot (qui en a de bonnes lui aussi) puis au façonnage, reliure…

Ensuite je perds ma trace … Peintre en bâtiment, cocher, industrie nautique… J’essaie même d’être électricien … Une sorte de loufoquerie professionnelle un peu Mel Brooks un peu Marx Brothers…

stenope

Toutes ces improbables années je continue à photographier avec ce qui me tombe sous la main. En argentique, petit, moyen et grand format. Aussi avec des «TOY CAMERA» ces appareils photo en plastic très rudimentaire trouvés dans les paquets de lessive, les «JETABLES» appareils pour enfant, aussi beaucoup d’appareils populaires d’Europe de l’Est, vieilles boites à soufflet etc..., j’explore aujourd’hui le procédé du «COLLODION HUMIDE». C’est un autre monde… Je vous invite à une promenade sur mon site. Vous y trouverez un peu tout ça… Je vous remercie de votre visite.

stenope

Free Joomla! templates by AgeThemes