LE STENOPE

Le "sténopé" (combinaison des mots grecs "sténos" étroit et "ope" trou est un dispositif optique simplissime. Un simple trou de très faible diamètre dans n’importe quelle boite complétement obscure. A l’intérieur une surface sensible. Il n'y a pas d’objectif ! A l'origine, il s'agit de la mise en évidence d'un principe optique. Ensuite, simple divertissement, les peintres s'en sont servis pour esquisser des contours de paysages et de perspective. Pour cela les artistes de l'époque entraient dans la boite et dessinaient sur un fond blanc, l'image inversée qui leur apparaissait à travers le fameux petit trou.

L'exploration du procédé est vaste: superposition, courbure de l'image, contraste, mouvement, chromie, mélangeur d’images etc. La plus grosse difficulté est "l'écart à la Loi de réciprocité" (encore elle!) qui n'apprécie ni les très faibles sensibilités des émulsions ni les temps de pose lents.

Le "sténopé" est ludique et pédagogique. Il reste cependant ingrat et retord. Une grosse partie du jeu consiste à fabriquer et à détourner du matériel en fonction des images que l'on désire obtenir. Procédé aléatoire, la pratique est empirique souvent ingrate, l’image se dérobant sans cesse. Muni de mes improbables boites, souvent en carton, que parfois le vent emporte lorsque les poses sont un peu longues, je pars à la recherche d’hypothétiques écritures de lumière.

Cette image est réalisée à partir d’une boite de biscuits disposant de 3 trous servant à mélanger l’image. Le film prend place sur le cylindre du centre. (Photos de l’appareil ci-dessous)

Sténopé au format 120mm sur appareil bakélite
L’obturateur est le petit bouchon blanc aimanté sur l’appareil